Construction du Grand Stade de Rugby : le sujet de la discorde à la FFR
Le projet phare de la Fédération française de rugby (FFR), la construction du Grand Stade de rugby dans le sud de Paris, divise les trois candidats qui briguent un mandat à la présidence prévue ce samedi à Marcoussis. En attendant le sort du projet, le permis de construire pourrait être délivré à l’été 2017 pour un démarrage du chantier en février 2018.
Grand stade ou pas grand stade de rugby sur l’hippodrome de de Ris-Orangis-Bondoufle (Essonne) ? Cette infrastructure sportive imaginée par le groupement Populous-Ateliers 2/3/4est-elle en péril ? Après le contrat de Conception – Promotion – Construction – Maintenance du Grand Stade de Rugby, finalisé avec l’équipe Icade-Besix-Cofely et Engie, le 24 juin 2016, en présence du Premier ministre et un récent appel à manifestation d’intérêt (AMI), lancé en octobre 2016, par les quatre maîtres d’ouvrages concernés, tout porte à croire que ce projet sud francilien est sur les bons rails… Et pourtant, ce samedi 3 décembre 2016, près de 2.000 clubs voteront pour le futur président de la Fédération française de rugby (FFR), et le résultat pourrait contrarier ce projet.
Face à Bernard Laporte, Pierre Camou, porteur du projet du Grand Stade et qui brigue un troisième mandat, et Alain Doucet, qui a quitté en juillet le poste de secrétaire général de la FFR qu’il occupait depuis 2001.
Pierre Camou, l’actuel président, défend son bilan et entre autre sa volonté de construire le Grand Stade. « Pierre Camou a toujours été clair sur le sujet, nous confie-t-on, ce vendredi 2 décembre 2016 à la FFR. Ce projet n’est pas l’objet de l’élection. Les clubs pourront se prononcer pour ou contre le Grand Stade dans une assemblée générale ordinaire qui lui sera dédiée, dépolluée des enjeux électoraux à court terme et une fois le dossier finalisé. »
« Le Grand Stade, c’est une décision finale qui appartiendra aux clubs et rien qu’aux clubs, indique le président de la FFR. La construction ne sera lancée qu’une fois le plan de financement bouclé, et si et seulement si les clubs donnent leur aval en votant en faveur du Grand Stade, lors d’une future Assemblée Générale. » Mais son challenger, Bernard Laporte, ex-ministre des Sports sous la Gouvernance Sarkozy pourrait remettre en cause la construction du Grand Stade.
On n’a pas les moyens, aime-t-il répéter. Quand je vois qu’on doit brader les billets à moins 40 % contre l’Australie [au Stade de France, le 19 novembre], comment va-t-on remplir un stade à Evry ? » De son côté, le candidat Alain Doucet ne compte pas finaliser le projet du Grand Stade. Il veut en fait réaffecter les crédits prévus pour le Grand Stade à des projets de développement territorial (Ndlr : amélioration et création de terrains par exemple), nous explique-t-on.
Malgré tout, où en est-on concrètement de la phase de construction ? A l’occasion de la visite du Premier ministre, en août dernier, lors de laquelle il a signé un contrat d’intérêt national (CIN) intitulé « Portes sud du Grand Paris » sur les terrains de l’ancien hippodrome, endroit où doit être érigé la future enceinte sportive de 82.000 places, la FFR et le groupement Ibelys ont précisé de « manière détaillée les caractéristiques techniques du Stade ainsi que son coût garanti de 581 millions d’euros HT. »
« Nombreux sont ceux qui ont douté de la réalité de ce stade. Nous y avons toujours cru et l’histoire nous donnera raison », avait assuré Jean Polet, président d’Ibelys et directeur général de Besix Europe.
La complexité du processus du permis de construire
Interrogé par Batiactu le 21 octobre 2016, Ben Vickery, architecte et associé du cabinet Populous, signale que « malgré la complexité du processus du permis de construire, les documents des permis et des autorisations administratives ont été transmises avant l’élection de la FFR du 3 décembre 2016. »
Avant d’ajouter : « En parallèle des instructions des permis et des autorisations administratives, prévues l’année prochaine, le démarrage du chantier – études et exécution – devrait démarrer début février 2018 pour une durée de 43 mois. » Quant aux études d’impact, elles sont terminées. Il reste une enquête publique à lancer.[…]
02/12/16 – Batiactu – Lire l’article