Dans les régions fusionnées, le sport se met en ordre de marche

Les nouveaux vice-présidents chargés des sports dans les régions fusionnées en 2016 ont hérité de politiques sportives très inégales. Entre le périmètre des interventions en faveur du sport et les moyens dédiés à tel ou tel secteur, les disparités entre les territoires étaient parfois criants. Après un état des lieux, il a fallu définir des priorités et des critères d’aides communs pour tous. Tour d’horizon en Nouvelle-Aquitaine, dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est… « Situation très déséquilibrée », « politiques différentes selon les territoires »… quand ils évoquent ce qu’ils ont découvert à l’issue de la fusion des régions, les nouveaux vice-présidents chargés des sports sont unanimes : aucune politique sportive régionale ne ressemblait à une autre avant le 1er janvier 2016. Depuis leur prise de fonctions, leur principal travail a consisté à remettre à plat et à rééquilibrer les aides au sport… chacun selon ses propres priorités. Le premier grand chantier a porté sur les aides aux clubs. C’est que, tant pour des raisons d’image que de positionnement autour de la compétence sport partagée avec les autres niveaux de collectivités, les régions font souvent des subventions aux clubs la vitrine de leurs politiques sportives. Dans les Hauts-de-France, le Nord-Pas-de-Calais distribuait 1,7 million d’euros à ses clubs quand la Picardie n’octroyait que 400.000 euros. Surtout, Lille visait large en aidant le club de rugby d’Arras (fédérale 2) à hauteur de 112.000 euros par an mais aussi 379 clubs amateurs jusqu’au niveau le plus bas. A Amiens, en revanche, le club de rugby de Beauvais, au même niveau qu’Arras, ne recevait pas un centime de la région, laquelle concentrait ses subventions sur une trentaine de clubs amateurs de haut niveau. Dans le Grand Est, la situation était à peu près la même : Champagne-Ardenne donnait 360.000 euros à l’ensemble de ses clubs de haut niveau, soit l’équivalent de ce que l’Alsace ou la Lorraine octroyait à un seul club de basket d’élite. Le paysage était tout aussi disparate en Nouvelle-Aquitaine, où les clubs d’élite en rugby recevaient 75.000 euros en Aquitaine, contre 400.000 en Limousin et 300.000 en Poitou-Charentes.

« Si on harmonise par le haut, on fait péter la banque »

Ces fortes disparités ont partout provoqué la volonté d’aligner les aides selon des critères unifiés, mais avec des objectifs différents. « Nous fléchons clairement nos aides vers les clubs qui évoluent au niveau national, avec, pour le sport professionnel, des conventionnements portant sur la formation, l’excellence et les résultats « , confie Jean-Paul Omeyer, vice-président chargé des sports du Grand Est. En Nouvelle-Aquitaine, l’approche varie. « Les présidents de clubs voulaient une harmonisation par le haut, mais comme le dit le président Alain Rousset, si on harmonise par le haut, on fait péter la banque, raconte Nathalie Lanzi, vice-présidente chargée des sports. On a finalement un peu baissé les subventions des clubs les mieux dotés, ce qui a fait un peu grincer des dents, pour augmenter ceux qui en avaient moins. » Pour Florence Bariseau, vice-présidente chargée des sports des Hauts-de-France, les aides aux clubs se sont révélées être « un casse-tête ». Si elle a entamé dès 2016 une première marche d’harmonisation de 10% pour les clubs de haut niveau les moins bien dotés, l’arbitrage définitif entre les différents scénarios n’a pas encore été décidé. « Je souhaiterais mettre en place des critères bonus qui sortent les aides du seul niveau sportif, qui restera évidemment le premier critère », précise Florence Bariseau. Autre pan des politiques sportives où les régions sont traditionnellement présentes : l’événementiel. Ici encore, l’aide régionale fait souvent la part belle aux événements les plus visibles. « Notre priorité va aux manifestations de niveau national ou à celles qui assurent une valeur ajoutée en termes de développement, annonce Jean-Paul Omeyer. Dorénavant, les ligues donneront leur avis sur la pertinence des aides, et chaque discipline aura un droit de tirage de 20 manifestations par an, réparties sur le territoire. » Dans les Hauts-de-France, on conjuguera grands événements, comme le légendaire Paris-Roubaix, qui bénéficieront de 1,15 million d’euros, et événements de moindre envergure, qui totaliseront 1,2 million d’aides. Ici, l’harmonisation se fera sur le modèle « lillois », très à cheval sur les critères qualitatifs. « On réfléchit à de petits critères bonus, comme par exemple les actions de sensibilisation au sport-santé », explique Florence Bariseau. Mais l’harmonisation a parfois ses limites. En 2016, malgré la volonté de l’exécutif régional de fusionner deux courses cyclistes phares des Hauts-de-France, les Quatre Jours de Dunkerque et le Tour de Picardie, les organisateurs de ce dernier, estimant ne pas s’y retrouver, n’avaient pas donné suite et avaient mis la clé sous la porte.

« Avec le CNDS, beaucoup de territoires restent sur le côté »

Dernier grand sujet de réflexion pour les régions : les équipements sportifs, pour lesquels, faute de moyens mais aussi faute de foncier propre, certaines n’intervenaient pas jusqu’à maintenant. Ici, la fusion devrait permettre, d’une part, de dégager un budget spécifique, d’autre part, de pallier aux carences de la politique nationale du CNDS (Centre national pour le développement du sport). Des moyens supplémentaires, la Nouvelle-Aquitaine en aura, et notamment au profit du Limousin ou de Poitou-Charentes, qui eux n’investissaient pas dans les équipements. « Notre président a tranché et a décidé de mettre le paquet », se réjouit Nathalie Lanzi. Concrètement, les Creps du territoire (centres de ressources, d’expertise et de performance sportive), dont les régions assurent désormais l’entretien des bâtiments, bénéficieront de 31 millions d’euros, tandis que 5 à 6 millions iront à d’autres investissements. « Avec les normes fédérales, il y a des contraintes qui nous obligent à accompagner financièrement la construction des stades. Au delà du label CNDS, il faut aller aider des structures qui ont besoin de nous », ajoute Nathalie Lanzi. Dans le Grand Est, la région entend également être présente en accompagnement du CNDS, tout en se montrant « plus ouverte ». « Avec les critères du CNDS, beaucoup de territoires restent sur le côté », confie Jean-Paul Omeyer, faisant notamment allusion au fait que tous les territoires ruraux, par exemple, ne sont pas éligibles aux aides du CNDS. Par ailleurs, la récente loi sur le sport professionnel, qui autorise désormais les collectivités à garantir un emprunt contracté par un club pour la construction de son stade ou sa salle, offre aux régions une possibilité supplémentaire d’intervenir dans le domaine du sport. « Pour les investissements, nous sommes une collectivité de deuxième rang, explique Jean-Paul Omeyer, nous ne sommes pas maîtres d’ouvrage. » Et l’élu de confier que quand l’Alsace a voulu, il y a quelques années, devenir maître d’ouvrage dans la construction d’un stade d’athlétisme couvert, aucune collectivité n’a mis son foncier à sa disposition ni souhaité participer au tour de table. « On était quand même prêt à mettre 7 à 8 millions », rappelle Jean-Paul Omeyer. Dans le cadre de la nouvelle loi, la région ne serait pas opposée à apporter sa garantie au projet d’aréna du Rhénus, porté par le club de basket de Strasbourg. 16/03/17 – Localtisinfo – Lire l’article

Paris 2024 et les acteurs publics présentent leur projet d’aménagement et l’héritage des Jeux pour le territoire lors du MIPIM à Cannes

Le Comité Paris 2024 a détaillé sa vision d’un héritage innovant et durable pour le territoire et la population au cœur du Grand Paris qu’il entend accompagner. A six mois de la désignation de la ville hôte par le CIO, Paris 2024 a présenté son projet technique et l’héritage des Jeux lors du MIPIM, le principal salon international des acteurs de l’immobilier qui réunit plus de 23 000 participants venus de 89 pays. Accompagnés d’élus et de Partenaires Officiels de la candidature venus afficher leur engagement et l’unité autour du projet, les dirigeants de Paris 2024 ont présenté un projet compact et durable pleinement ancré dans le développement urbain des territoires pour constituer un héritage majeur des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Paris 2024 porte un projet de mutation urbaine des territoires au service des populations pleinement aligné avec l’Agenda 2020 du CIO, et s’engage à organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques les plus durables de l’histoire, avec l’objectif d’une réduction de 55% de l’empreinte carbone par rapport aux Jeux de Londres 2012. Le concept technique Paris 2024 a été avant tout pensé comme un accélérateur de développement durable du territoire afin de répondre aux attentes et aux besoins des populations pour l’après Jeux :
  • Les villages des athlètes sera situé sur les communes de l’Île Saint Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen. Le village des médias sera, lui, situé à Dugny-Le Bourget. Au total, ces deux villages créeront 4 500 logements, 100 000 m2 dédiés à l’activité économique et 23 000 m2 d’équipements et de services.
  • Ecoresponsable et conçu comme un laboratoire d’innovations durables, le village des athlètes comptera 10 hectares de jardins et 3 hectares d’agriculture urbaine sur les toits. Enfin 100% des chambres seront accessibles en fauteuil roulant.
  • Autour de la Seine et de la Cité du Cinéma, le village sera connecté via le hub « Pleyel » par l’autoroute et les nouvelles lignes de métro 15, 16 et 17 du Grand Paris Express. Un atout supplémentaire qui viendra renforcer le statut de meilleur réseau de transport en commun au monde de la région capitale.
  • Un investissement massif en matière d’équipements sportifs de proximité afin de permettre aux populations de Paris, d’Ile de France et des territoires de Seine Saint-Denis de pratiquer davantage tous les sports.[…]
16/03/17 – francsjeux.com – Lire l’article

Brésil : le fiasco de l’après-Jeux Olympiques

Six mois après la fin des compétitions, les installations sportives sont en piteux état.

Tristes tropiques. Le grand Parc Olympique de Barra da Tijuca devait être reconverti pour former les champions brésiliens de demain et abriter de nouvelles écoles. Les politiques l’avaient promis. Six mois après l’extinction de la flamme Olympique, il n’en est rien. Quant au légendaire stade du Maracanã, théâtre des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO ainsi que de deux finales de Coupe du monde en 1950 et 2014, il devrait finalement accueillir en soirée, un match de football ce mercredi après être resté portes closes durant plusieurs semaines. Alors que l’ensemble des équipements sportifs construits pour l’occasion ont coûté, au bas mot, plus de 2 milliards d’euros. « On a trop dépensé d’argent durant les JO, soupire cette ancienne volontaire carioca. Il y a eu quelques améliorations ponctuelles, mais cela n’a pas apporté grand-chose à la ville.
Terme en vogue, un « partenariat public-privé » devait assurer les vieux jours du grand Parc Olympique. Mais la tentative s’est soldée par un échec. L’appel d’offres a été reporté plusieurs fois et la seule entreprise qui s’est finalement portée candidate, Saniero, a été disqualifiée car elle n’a pas présenté de garantie financière suffisante. Conclusion : la conversion des gymnases en écoles et le transfert de piscines vers la banlieue sont désormais placés sous la responsabilité du ministère des Sports, dont le budget a été grevé par le programme d’austérité du gouvernement. Et les installations Olympiques demeurent inexploitées, alors que certains travaux d’artistes locaux ont déjà été abîmés par les intempéries.

« Une situation paradoxale »

« La situation est paradoxale. On a plein de stades neufs, mais ils sont à l’abandon. On n’a même pas assez de fonds pour en assurer l’entretien », affirme Giuseppe Cocco, universitaire italien installé à Rio depuis vingt ans. Dans l’urgence, les installations Olympiques ne sont plus une priorité. « Il n’y a déjà plus assez d’argent pour payer certains enseignants et garantir les soins aux urgences dans certains quartiers. C’est la débâcle ! ajoute-t-il. On vit une crise généralisée. On ne voit pas même par quoi l’on pourrait commencer. » Certes, tout n’est pas perdu. Les transports en commun ont connu une amélioration et le quartier chic de Barra da Tijuca a été désenclavé. Le quartier du port a trouvé une vocation touristique grâce une nouvelle politique d’urbanisme. Mais le bilan des JO reste bien en deçà des promesses préolympiques. 08/03/17 – Lesechos.fr – Lire l’article