Equipements sportifs : construire ou rénover, le dilemme des collectivités

Gymnases, piscines, terrains de football, courts de tennis… Les collectivités locales sont propriétaires de 85 % d’un parc sportif vieillissant, dans lequel quatre équipements sur dix ont été construits il y a près de quarante ans. «La vétusté des équipements sportifs […] conduira les collectivités propriétaires à programmer, dans les prochaines années, des investissements considérables pour mettre en conformité les installations (sécurité, hygiène, santé) et moderniser leur conception », écrivait déjà la Cour des comptes dans un rapport (1) de 2009. Une assertion qui, huit ans plus tard, n’a pas pris une ride ! Des terrains de football aux boulodromes, la France compte exactement 269 497 équipements sportifs (2). Dans huit cas sur dix, ils sont la propriété de collectivités locales, principalement des communes et des intercommunalités. Et 42 % d’entre eux ont près de 40 ans ! Comme le rappelle l’Assemblée des communautés de France (ADCF) pour le cas des piscines, les constructions les plus vieilles du parc d’équipements sportifs français, « plus l’équipement est ancien, plus il est coûteux. Le renouvellement constitue un enjeu d’investissement majeur. » Un chantier estimé à 21 milliards d’euros La Cour des comptes estimait à l’époque à 21 milliards d’euros le coût du chantier : 6 milliards pour la mise aux normes et 15 milliards pour adapter les équipements aux nouvelles attentes des pratiquants. Combien aujourd’hui ? Adjoint au maire (LR) délégué aux sports et à la santé à la mairie de Marcq-en-Barœul (394 00 hab., Nord) et vice-président de l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes), Didier Ellart lâche : « C’est une montagne. Il faudrait un plan Marshall pour rénover nos équipements sportifs ! » Le champ d’intervention des équipements dépasse très largement le cadre du sport : ils ont aussi un impact sur les loisirs, le tourisme, l’enseignement, l’insertion, la cohésion sociale, l’économie, la santé et l’aménagement du territoire. Malgré toutes ces qualités, le sport ne fait pas l’objet d’une compétence obligatoire. Faute de chef de file, l’appropriation de cette question reste soumise à des choix politiques. Avec le risque d’être considérée comme une variable d’ajustement ou une option, d’autant plus dans un contexte économique contraint, qui a freiné les investissements. « Entre les problématiques budgétaires et les lois successives, de nombreuses raisons laissent à penser que le sport doit être structuré à une échelle supracommunale, confirme Clément Thoraval-Mazéo, doctorant en sociologie et directeur adjoint du centre aquatique de Neuilly-sur-Seine [62 300 hab., Hauts-de-Seine]. L’intercommunalité soulève des enjeux spécifiques et transversaux que la gestion communale seule ne peut pas gérer. » D’après une récente étude de l’Andes, 88 % des intercommunalités interviennent donc sur la compétence « construction, entretien et gestion des équipements ». Les grandes régions s’impliquent également, à des degrés encore divers. Conseiller régional (LR) du Grand Est et président de la commission « sports » de Régions de France, Jean-Paul Omeyer met l’accent sur une évolution importante. « Nous sommes désormais habilités à soutenir les rénovations et mises aux normes des équipements pour la pratique de haut niveau et pour la construction d’infrastructures sportives dans des zones qui en sont dépourvues. Nous intervenons donc en appui des collectivités locales, mais cet apport peut représenter un effet levier considérable », explique-t-il. Cette participation provient aussi parfois des départements, à l’image de celui du Nord qui met en place une politique de soutien à la création d’équipements sportifs de proximité. Redémarrage des appels d’offres Après quelques années creuses, les lignes commencent à bouger. « C’est en train de redémarrer, constate Patrick Bayeux, consultant en politiques sportives. Depuis quelques mois, nous voyons passer de plus en plus d’appels d’offres concernant des études de faisabilité et de programmation. Nous sommes sur une période plus propice au dialogue entre les différents acteurs, pour parler financement et cofinancement. » A l’Andes, Cyril Cloup, directeur général, confirme être sollicité, notamment pour des équipements de proximité légers, type city-stades et skate-parks, « qui correspondent à une demande des populations ». Du côté du ministère des Sports, la part « équipement » du Centre national pour le développement du sport (CNDS) est passée de 40 millions à 60 millions d’euros entre 2016 et 2017, soit une augmentation de 50 %. Comment s’explique cette différence ? Dix millions d’euros ont été affectés aux infrastructures corses et ultramarines, et dix autres millions au titre du plan « Héritage 2024 » (4), destiné, justement, à la construction d’équipements légers, « permettant de multiplier les espaces de pratique au plus près de la population ». […] 19/07/17 -www.lagazettedescommunes.com – Lire l’article

À Paris, un nouveau souffle pour une piscine Art déco

En septembre, les Parisiens pourront profiter d’un lieu de baignade remis à neuf dans le 18e arrondissement. La piscine classée des Amiraux a en effet été entièrement restaurée après un ambitieux chantier. Comment concilier la rénovation et l’intégration d’usages contemporains avec la conservation du patrimoine? C’est la question à laquelle a essayé de répondre François Chatillon, l’architecte en charge de la rénovation de la piscine des Amiraux, située dans le 18e arrondissement de la capitale. Les travaux, qui ont débuté en 2014 et coûteront 9,7 millions d’euros à la ville de Paris, visent en effet à redonner son lustre d’antan à l’une des plus anciennes piscines de la ville, véritable bijou d’architecture Art déco. La piscine a en effet été réalisée dans les années 1920 par l’architecte Henri Sauvage. Connu pour ses réalisations d’immeubles en gradin, l’architecte a placé la piscine au cœur d’un édifice pyramidal, qui compte 78 logements, tous dotés d’un balcon. Le bassin, qui bénéficie d’un éclairage zénithal, fait ainsi office de cour centrale. Sauvage porta une grande attention aux décors alliant béton et céramique émaillée, matériaux facilement nettoyables pour répondre aux préoccupations d’hygiène de l’époque. L’édifice reprend ainsi le vocabulaire du paquebot: lignes courbes, balustrades, et hublots donnent aux Amiraux un style résolument Art déco. En vertu de ses qualités architecturales et de ses dispositifs novateurs, la piscine a ainsi été classée à l’inventaire des monuments historiques en 1991. Le bâtiment se distinguait également à l’époque de sa construction par une structure ainsi qu’un mécanisme très innovant. Un système de chauffage et de ventilation mécanique permettait en effet d’assurer une température idéale de l’air et de l’eau, tout en empêchant la condensation. La piscine des Amiraux fut ainsi la première à disposer d’un système de traitement de l’eau à Paris. Redonner une seconde jeunesse au site Les mises aux normes successives de l’édifice dans les années 1980 et 1990 ont toutefois fait disparaître ces aménagements initiaux. Au fil des ans, l’édifice a subi de nombreuses dégradations, liées notamment à l’impact du chlore sur la structure. Une rénovation d’ampleur est donc devenue indispensable à partir des années 2000. En 2013, la ville de Paris a ainsi lancé une consultation pour la mission de maîtrise d’œuvre de la restauration et de la mise aux normes des Amiraux. François Chatillon, qui a pris le parti de restituer la piscine dans un état proche de son état initial, fut ainsi désigné pour mener à bien le projet. À partir de photos historiques et des plans d’époque, l’architecte et ses équipes ont pu identifier la structure d’origine et la reproduire le plus fidèlement possible. La verrière principale a ainsi été reconstruite, tandis que les autres verrières ont été refaites et améliorées. Un magnifique plafond verrier, disparu dans les années 1970, a également été reproduit à l’identique. Les revêtements de sol et muraux en céramique ont quant à eux été restitués dans leur état d’origine, en respectant la polychromie originelle. Le mobilier d’origine, comme les bancs ou les balustrades, ont également été réparés ou reconstitués. Pièce maîtresse de l’édifice, le bassin de nage de 30 mètres sur 10 mètres, très apprécié des nageurs, a été démoli et reconstruit à l’identique, en reprenant les détails de sa conception d’origine. Une remise aux normes techniques Si la notion de conservation du patrimoine tient une place prépondérante dans le projet, l’intervention de l’agence François Chatillon consiste surtout à adapter la piscine aux besoins contemporains. Afin de mieux accueillir le public handicapé, le hall d’accueil de la piscine sera ainsi entièrement réaménagé, avec la création d’un élévateur donnant accès aux bains douches et aux sous-sols. Des vestiaires et un cheminement spécifique en rez-de-chaussée seront également destinés aux personnes à mobilité réduite. Les douches, vestiaires et sanitaires, qui étaient en très mauvais état seront également rénovés en profondeur, et répondront à terme aux normes d’accessibilité et d’accueil des groupes scolaires. L’équipement devrait aussi être plus performant d’un point de vue énergétique grâce à la mise en œuvre d’un nouveau processus thermique. Le chauffage de l’eau était autrefois assuré par des chaudières fonctionnant au charbon, qui ont été remplacées par une chaudière à gaz dans les années 1970. La conception du nouveau système, moins polluante, sera ainsi moins agressive pour la structure de l’édifice. 15/07/17 – lefigaro.fr – Lire l’article

Jeux Olympiques : quelles infrastructures pour accueillir la compétition à Paris ?

C’est désormais officiel ! Le Comité international olympique a annoncé ce 11 juillet avoir confié l’organisation des Jeux Olympiques 2024 et 2028 à Paris et Los Angeles. Si la capitale française n’est pas encore certaine d’organiser la prochaine compétition, le CIO devant rendre sa décision finale en septembre prochain, elle semble néanmoins en bonne voie, disposant déjà de nombreuses infrastructures pour accueillir les différentes épreuves. l y a deux ans, Paris annonçait sa candidature pour organiser les Jeux Olympiques de 2024, malgré les réticences de la maire Anne Hidalgo. Depuis, l’enthousiasme semble avoir gagné l’ensemble de la capitale, à tel point que la ville la plus touristique du monde a été choisie par le Comité international olympique pour organiser les JO en 2024 ou 2028. Consciente des gains économiques que pourrait représenter l’organisation de la compétition, la Ville est également lucide quant aux coûts liés à l’événement. Aussi, Paris a décidé d’appliquer l’une des principales recommandations du CIO : « s’appuyer sur les sites existants pour minimiser les investissements », comme l’indique JLL, spécialiste du conseil en immobilier d’entreprise. Bon nombre d’infrastructures déjà existantes… Et autant dire qu’en matière d’équipements, la capitale française est particulièrement gâtée ! Une aubaine pour les porteurs du dossier de candidature de Paris, qui comptent notamment sur le stade de France (Saint-Denis) pour accueillir les cérémonies d’ouverture et de fermeture de la compétition, au même titre que les épreuves d’athlétisme. Le tennis, de son côté, irait sans surprise à Roland-Garros, tandis que Bercy Arena I serait réservé au basketball et au judo. Il faudra également se rendre au Bourget pour assister aux épreuves de badminton, au stade Jean-Bouin pour le rugby, à Paris-Expo (Hall IV) pour le tennis de table et à l’Arena 92 pour l’haltérophilie. …et d’autres à modifier ou à construire D’autres sports nécessiteront néanmoins quelques aménagements dans des lieux qui, s’ils existent déjà, requièrent des construction permanentes ou temporaires. Dans la première catégorie, le Grand Palais, entre autres, sera dédié à l’escrime et au taekwondo. L’esplanade des Invalides, elle, sera dotée d’une infrastructure temporaire pour s’adapter aux épreuves de tir à l’arc, de même que le Château de Versailles, dont le domaine accueillera les sports équestres et une partie des épreuves de pentathlon. Pour d’autres disciplines, en revanche, la Ville de Paris devra mettre la main au portefeuille. Les sports aquatiques, tout particulièrement, impliquent la construction d’un centre complet d’une capacité de 15 000 places. Un projet déjà prévu dans le dossier de candidature de la capitale française : « le Centre aquatique sera construit à proximité du Stade de France, offrant ainsi à la région Île-de-France un héritage sportif incontournable », indique-t-il. Le Village olympique pourrait bien, lui aussi, poser problème. Prévu pour être situé au Nord de la ville-lumière, il devrait permettre d’héberger 85% des athlètes « à moins de 30 minutes de leur site de compétition ». Seul bémol : le terrain sur lequel la Ville de Paris souhaite ériger ce fameux Village ne pourrait pas être obtenu pour 2028, les propriétaires ayant accepté de le garder jusqu’en septembre pour les JO 2024 mais pas au-delà.[…] 12/07/17 – batiweb.com Lire l’article