Laura Flessel prévient les collectivités : il ne faut pas s’attendre à plus de moyens pour le sport

Des choix drastiques devront être opérés au sein des projets [d’infrastructures sportives] et les collectivités territoriales devront prendre leurs responsabilités. » Voilà en quelques mots la tonalité de l’intervention de Laura Flessel, ministre des Sports, devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale le 2 août dernier. Venue présenter sa feuille de route,  l’ancienne championne olympique d’escrime a croisé le fer avec des députés désireux d’en savoir plus sur les moyens et les priorités du nouveau gouvernement en matière de soutien au sport dans les collectivités, notamment via le CNDS (Centre national pour le développement du sport). Si la ministre a bien souligné que « s’agissant du budget, les arbitrages sont encore en cours et [que son] objectif est de maintenir les montants de crédits nécessaires pour relever le défi de la place du sport dans la société », elle a répété à plusieurs reprises qu’elle entendait miser sur l’innovation, la collaboration avec les communes ou encore la mise en valeur de « pratiques locales réussies »… autant de formules qui – souvent – laissent entendre qu’il faudra tenter de faire mieux avec moins de moyens financiers. Une philosophie résumée par Laura Flessel : « En somme, il s’agit, non pas d’irriguer les territoires de financements, mais de collaborer étroitement avec les communes et les régions pour créer des projets durables. »

Un écosystème bouleversé

Cette collaboration, quelle forme pourra-t-elle prendre ? Tout d’abord, pour « développer fortement la pratique du sport », Laura Flessel a indiqué avoir commencé à travailler avec l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) afin d’innover dans la pratique sportive en dehors des créneaux horaires dévolus aux clubs. Autrement dit, il s’agit de faire venir sur les équipements sportifs les personnes éloignées de la pratique ou pratiquant hors cadre. En ce qui concerne la question du sport et de l’éducation, « l’idée est de dresser une cartographie des communes actives et sportives ». A partir d’un échantillon de pratiques locales réussies, il s’agira d’élaborer un programme « Education et sport » qui sera ensuite présenté à l’échelon national. Collectivités territoriales et entreprises locales « désireuses de relever le défi et de mettre […] l’humain – l’enfant, le jeune – au cœur d’un projet », seront « accueillies » dans ce programme. En termes d’organisation cette fois, la nouvelle ministre des Sports a annoncé des changements dans l’organisation déconcentrée de son administration. « Il faut revaloriser les équipes et les rendre à leurs projets sportifs, qu’ils visent le haut niveau ou l’éducation par le sport, en allégeant le poids des tâches administratives », a-t-elle précisé. Les structures devront donc être transformées « pour récupérer les dotations départementales et les transformer en dotations régionales afin d’aboutir à un fonctionnement comparable à celui des agences régionales de santé ». Comme l’explique encore Laura Flessel, « c’est tout un écosystème sportif qui va être bouleversé et transformé ».[…] 29/08/17 — Localtis info – Lire l’article

Que reste-t-il des Jeux olympiques de Paris 1924 ?

L’HÉRITAGE OLYMPIQUE (1/3) À moins de trois semaines de la désignation quasi certaine de Paris pour les Jeux de 2024, on peut s’interroger sur l’héritage qu’ils laisseront aux générations futures.Pour les Jeux organisés en France, en été (1900, 1924) ou en hiver (1968, 1992), le bilan est clairement positif, en particulier pour l’édition de 1924, fertile en équipements toujours en activité.

Le 13 septembre, sauf improbable renversement de situation, le président du Comité olympique international, l’Allemand Thomas Bach, ouvrira devant les caméras du monde entier la traditionnelle enveloppe dont le contenu ne fait plus guère de doute. Paris rejoindra alors Londres au rang des villes trois fois olympiques en été, tout comme Los Angeles, désignée pour 2028.

Accueillir les JO, un débat éternel sur l’intérêt et la rentabilité

Après trois candidatures infructueuses, la Ville lumière aura enfin eu gain de cause, sans éteindre pour autant l’éternel débat sur l’intérêt et la rentabilité pour une ville d’organiser une telle manifestation. Dans cette joute, les uns avanceront à nouveau les formidables bilans de Barcelone 1992, Sydney 2000 ou Londres 2012, quand les autres représenteront la douloureuse facture d’Athènes 2004 ou Rio 2016. Qui croire à sept ans de l’événement, huit ou neuf avant de dresser un tableau comptable définitif ? Pour étalonner le futur héritage des Jeux de 2024, on peut choisir un autre point de vue et faire un grand pas en arrière jusqu’en 1924, la dernière fois que la flamme olympique a brillé sur Paris. On peut même creuser un peu plus loin, jusqu’à 1900, année où la capitale organisa les ­deuxièmes Jeux olympiques de l’ère moderne. On trouvera alors les premiers vestiges de l’héritage olympique parisien.

Des équipements toujours en activité

Le temple se trouve au cœur du bois de Vincennes et répond au curieux nom de la Cipale, une contraction sémantique recouvrant l’appellation, aussi officielle qu’oubliée, de… piste municipale. Utilisée lors des Jeux de 1900 et 1924, cette piste connut un fameux destin (au point d’accueillir des arrivées du Tour de France dans les années 1970) avant de se dégrader et de connaître une rénovation récente pour le plus grand plaisir des cyclistes amateurs, qui tournent aujourd’hui sur un anneau flambant neuf rebaptisé au nom de Jacques Anquetil. Mais attribuer l’existence de la Cipale aux seuls Jeux olympiques fera lever le sourcil à bien des historiens du sport, car cette piste fut en réalité bâtie en 1896, bien avant les premiers Jeux de Paris. De même pour le site du Pré catelan, dans le bois de Boulogne, théâtre des épreuves d’athlétisme de 1900 et 1924. Lui aussi est antérieur à l’aventure olympique et il faisait partie du périmètre du Racing Club de France. Il en est tout autrement des deux grands équipements bâtis spécialement pour les Jeux de 1924, le stade de Colombes, rebaptisé ultérieurement stade Yves-du-Manoir, et la piscine des Tourelles dans le 20e arrondissement, devenue aujourd’hui piscine Georges-Vallerey. Pierre de Coubertin, indiscutable patron du Comité olympique jusqu’en… 1924 (il rendit son tablier juste après la cérémonie de clôture), obtint des pouvoirs publics français la construction d’un stade de 45 000 places. C’est dans cette enceinte, affectée au Racing 92, un des deux clubs de rugby professionnels franciliens que se déroulèrent les cérémonies d’ouverture, de clôture, ainsi que les compétitions d’équitation, de football et de gymnastique. Le premier village olympique de l’histoire, des baraquements en bois bâtis aux abords du stade, a lui totalement disparu. En 2024, la vénérable enceinte, toujours debout au prix de nombreuses rénovations, sera encore bonne pour le service olympique, puisqu’elle accueillera les épreuves de hockey sur gazon.

La piscine olympique, un des rares équipements à construire

L’autre grand équipement de 1924, la piscine des Tourelles, restera lui à l’abri de l’agitation dans sept ans. Il se contentera d’accueillir les ébats des nageurs du quartier. La piscine olympique, prévue à Aubervilliers non loin du Stade de France et du futur village olympique, est en effet un des rares équipements sportifs à construire pour 2024. Le vénérable bassin des Tourelles, décoré récemment de cinq anneaux olympiques du plus bel aloi, devra se contenter d’un rôle mémoriel à au moins deux titres. Il fut le premier équipé de plots surélevés (ce qui dopa les performances en permettant des départs plus rapides) et il abrita les exploits d’un certain Johnny Weissmuller. Le futur héros hollywoodien sous les traits de Tarzan fut d’abord la première grande vedette olympique, avec trois médailles d’or en natation et une de bronze en water-polo. Et c’est bien là le principal héritage des Jeux de Paris de 1924 : ce furent les premiers Jeux médiatisés de l’histoire. Johnny Weissmuller comme le célèbre coureur de fond finlandais Paavo Nurmi, participèrent grandement à cette aventure de presse et de… radio. L’édition de 1924 fut la première couverte en direct par des moyens de rediffusion, posant les premières pierres d’un édifice médiatique qui n’a cessé de grandir depuis. […]
25/08/17 – http://www.la-croix.com – Lire l’article

Équipements sportifs : des aides au montage, chacun court après la meilleure formule financière

Méconnus, de nombreux leviers de financement des équipements sont pourtant mobilisables, dont les fonds européens et la dotation d’équipement des territoires ruraux. Le marché public global de performance commence aussi à séduire. Deux bassins de 25 mètres dont un couvert, un espace ludique, un immense parking extérieur… La piscine municipale de La Suze-sur-Sarthe (4 400 hab., Sarthe) ne présente qu’un défaut : son âge, près de 45 ans. « Elle est en fin de vie », souffle le maire (DVD) Emmanuel d’Aillières, à propos de ce souvenir local de l’opération gouvernementale des années 70 des « 1 000 piscines ». Avec son équipe, l’élu vient d’engager un audit sur l’état de cet équipement. « On nous annonce 2 millions d’euros de frais. Mais faire du neuf sur du vieux, je suis sceptique. Et nous n’avons pas les moyens d’en construire une autre, pas plus que la communauté de communes à qui nous avons aussi demandé de la reprendre », relate-t-il. Conséquence ? « Nous n’excluons pas de la fermer, à terme », poursuit le maire, le nez sur le déficit chronique annuel de 250 000 euros. Une issue qui laisserait ce territoire du val de Sarthe (15 communes, 27 000 hab.) dépourvu de centre aquatique. la commune nouvelle de Segré-en-Anjou-bleu (15 communes, 35 800 hab., Maine-et-Loire), on réfléchit à réorganiser l’existant. « Elus et techniciens pensent surtout à mutualiser les infrastructures sportives à l’échelle du territoire, en sensibilisant aussi les associations, précise Hervé Thaunay, l’adjoint délégué aux sports. Pour les constructions nouvelles, nous verrons plus tard. » Un bassin supplémentaire pour le centre aquatique, qui est à saturation, et des courts couverts de tennis sont évoqués. « Mais l’une de nos difficultés est l’accès à l’information en matière de financement des équipements », avance l’élu, à propos de ressources autres que celles de la région, du département ou de l’Etat. « Il existe pourtant de nombreuses possibilités ! » s’emporte Stéphane Kroemer, président de la commission « sport, ruralité et montagne » à l’Andes et adjoint (LR) au maire de Luxeuil-les-Bains (7 026 hab., Haute-Saône). Un exemple ? Depuis le 1er janvier 2016, les équipements sportifs sont éligibles à la dotation d’équipement des territoires ruraux, une aide gouvernementale en soutien des projets d’investissements structurants en milieu rural, qui vient s’ajouter à celle du CNDS. « Sans oublier les fonds européens [Feder, ndlr], la dotation du fonds de soutien à l’investissement local et d’autres aides moins classiques apportées par les fédérations sportives, poursuit-il. Selon le dossier, la somme de tout ce dont on peut bénéficier peut financer jusqu’à 80 % du total. Les acteurs n’en ont pas toujours conscience. » Le privé à la rescousse Dans certains cas, faute de financements publics, des projets d’initiative privée émergent également. Au-delà des équipes de maîtrise d’œuvre et autres bureaux d’études, ils associent un promoteur et un exploitant. « L’équipement sportif est alors positionné au cœur d’un projet urbain ou d’une opération immobilière, explique Matthieu Briol, directeur du développement du groupe UCPA. Il est financé par des loyers et par une répartition de la charge foncière à l’échelle de l’opération. L’exploitant privé a une totale liberté pour être performant sur un plan commercial. La collectivité, elle, n’a pas à investir directement. » La faisabilité de ce type de dispositif reste toutefois liée à une taille critique du projet, à son positionnement, à son accessibilité et à l’équilibre fin à trouver entre le loyer généré et le bilan d’aménagement attendu. Une procédure récente semble intéresser de plus en plus de collectivités : le marché public global de performance (MPGP). Il est rendu possible par l’article 34 de l’ordonnance du 23 juillet 2015, qui a transposé deux directives européennes en droit français, suivie de deux décrets, dont celui du 25 mars 2016 sur les nouveaux outils de la commande publique. Son article 92 prévoit que le MPGP « fait obligatoirement apparaître, de manière séparée, les prix respectifs de la réalisation et de l’exploitation ou de la maintenance. La rémunération des prestations d’exploitation ou de maintenance doit être liée à l’atteinte des engagements de performances mesurables fixées par le marché public pour toute sa durée. »

Des performances en package

Ambarès-et-Lagrave (14 600 hab., Gironde) a choisi le MPGP pour son futur centre aquatique. Orléans métropole (22 communes, 279 600 hab.) et la mairie (LR) d’Orléans ont été les premières à se lancer dans l’aventure de ce mode de procédure pour le futur centre Orléans métropole. Il réunira une salle de sports, un palais des congrès, un parc des expositions et un zénith. L’opération est évaluée, en investissement, à 100 millions d’euros hors taxes. « Ces dernières années, nous avons expérimenté tout ce qui peut se faire en matière de procédures de mode de gestion et de réalisation », affirme Philippe Pezet, conseiller spécial à Orléans métropole et conseiller municipal sur les grands équipements. Selon lui, l’un des atouts du MPGP est « l’esprit du décret, qui facilite le sourçage », un aspect « fondamental ». « De la même façon, toute la chaîne de valeur de production de l’équipement est responsabilisé, du concepteur au mainteneur en passant par l’entreprise, garantissant une bien meilleure efficience, ajoute-t-il. 20/07/17 – www.lagazettedescommunes.com – Lire l’article