Paris 2024 – Équipements sportifs : ce que la Seine-Saint-Denis attend des Jeux

Alors que le suspens était largement éventé depuis plusieurs semaines, c’est désormais officiel : Paris sera la ville-hôte des Jeux olympiques et paralympiques en 2024. Les membres du Comité international olympique ont ratifié, mercredi 13 septembre à Lima, l’accord stipulant la double attribution des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 et Los Angeles 2028. Si la capitale française portait officiellement la candidature, d’autres territoires sont concernés par l’événement. Au premier rang de ceux-ci, la Seine-Saint-Denis prendra dans la tenue des Jeux une place considérable. Du Stade de France de Saint-Denis au village olympique, sur les communes de Saint-Denis, L’Ile-Saint-Denis et Saint-Ouen, en passant par le village des médias et le centre des médias, sur Dugny et Le Bourget, la Seine-Saint-Denis compte quelques-uns des équipements-phares du dossier. Mais dans ce département notoirement carencé en équipements sportifs, les Jeux olympiques vont aussi être une occasion de se mettre à niveau. Il s’agit d’une des facettes de l' »héritage » promis par le dossier de candidature parisien. Si, comme l’ont souvent rappelé les promoteurs de Paris 2024, 95% des infrastructures nécessaires à la tenue des Jeux existent déjà, ceux qui restent à construire sont quasi exclusivement situés en Seine-Saint-Denis.

Un équipement espéré depuis plus de 40 ans

Le principal chantier sera celui de la piscine olympique. Serpent de mer, si l’on peut dire, des politiques sportives en France, le grand stade nautique capable d’accueillir des compétitions de niveau mondial se fait attendre depuis très longtemps, au moins depuis 1973, date des premiers championnats du monde de natation que la France n’a jamais accueillis. Pour cet équipement emblématique, c’est la plaine Saulnier, à Saint-Denis, qui a été préférée à Aubervilliers, un temps envisagé, en raison du foncier disponible – l’aménagement est prévu sur 6,8 hectares – mais aussi de la proximité immédiate du Stade de France, situé à deux cents mètres… de l’autre côté de l’autoroute A1, qui sera enjambée par une passerelle piétonnière. Ces deux équipements concentreront 30% des athlètes, ce qui, en termes d’organisation, permettra une meilleure gestion des flux et de la sécurité durant la compétition. A noter que le village olympique ne sera pas très loin non plus de ce nouvel équipement. L’implantation du centre nautique sera pour la communauté d’agglomération Plaine commune l’occasion de réaménager un ancien site gazier et de faire émerger un nouveau quartier de ville favorisé par l’une des particularités du projet : une fois démontés les éléments éphémères (tribunes de 15.000 places et bassin de plongeon), restera la configuration « héritage » sur 2,5 hectares seulement, comprenant des tribunes de 2.500 places et deux bassins de 50 mètres de dix et huit lignes, soit plus de 4 hectares d’emprise au sol libérée.

Une piscine olympique, mais pas seulement

Mais le principal héritage de cet équipement pour la population sera son usage post-olympique. Dans un territoire qui compte 0,55 bassin de natation pour 10.000 habitants contre 0,94 en moyenne nationale, le centre nautique serait ouvert non seulement au haut niveau, avec l’implantation d’un pôle espoirs et l’organisation de compétitions nationales et internationales par la Fédération française de natation (FFN), mais aussi à des clubs et aux habitants. Il est ainsi prévu que les bassins olympiques accueillent les élèves des écoles, collèges et lycées du territoire. Par ailleurs, le grand public y sera également le bienvenu : les promoteurs du projet (métropole du Grand Paris, communes de Saint-Denis et Paris, région Ile-de-France, département de Seine-Saint-Denis et FFN) envisagent que sa participation puisse atteindre 50% du bilan d’exploitation du futur équipement. La construction du centre nautique olympique, dont le projet architectural n’est pas encore défini, est prévue sur la période mars 2021 – mars 2023, pour un coût de 123 millions de dollars (estimation 2016).

Au Bourget, un parc sportif à vocation métropolitaine

Moins spectaculaires mais tout aussi structurant sont les équipements prévus plus au nord, au Bourget. Durant les Jeux, huit terrains d’entraînement de badminton ainsi qu’une salle temporaire de 7.000 places pour les compétitions de badminton et d’escrime en fauteuil seront implantés sur l’actuel parc sportif communal, qui regroupe les seules installations sportives de cette ville de 16.000 habitants.

Après les Jeux, la piscine et ses fortes déperditions thermiques, les tribunes du terrain d’honneur et le gymnase en mauvais état de même que les écoles maternelle et primaire adjacentes vétustes ne seront plus qu’un mauvais souvenir. Le futur parc sportif prévoit, outre les deux écoles reconstruites, un second terrain de football, des courts de tennis couverts et découverts, un city-stade, un espace de jeux libres, un terrain de boules, de même qu’une piscine, un dojo, deux gymnases, un spa, un centre de fitness, etc. L’équipement majeur du projet sera un pôle espoirs paralympique à vocation métropolitaine, actuel chaînon manquant dans la détection de jeunes talents. Construit sur l’emprise du pavillon temporaire de badminton, il pourra accueillir une cinquantaine de jeunes sportifs issus de six disciplines différentes et scolarisés dans les établissements voisins. Cet équipement, qui bénéficiera en premier lieu à la Fédération française handisport, sera en outre mutualisé avec la venue d’athlètes valides. C’est encore toute la population qui profitera des futurs aménagements, le parc sportif devenant un espace paysager ouvert sur la ville[…]

14/09/17 – localtisinfo – Lire l’article

Paris 2024 : ça c’est fait, et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?

Officiellement désignée ville hôte  des Jeux Olympiques 2024, la France a désormais un peu moins de 7 ans (jusqu’au 2 août 2024) pour préparer ses JO tout en restant dans les clous de son budget de 6,6 mds €. Cojo et Solideo. Voilà qui seront les deux prochains acteurs majeurs de la préparations des Jeux  olympiques de 2024 officiellement confiés à Paris par le CIO ce mercredi 13 septembre. Cojo, c’est le Comité d’organisation des Jeux olympiques, qui devra notamment veiller à tenir le budget de 6,6 mds € affiché par la candidature parisienne. Quant à Solideo, c’est la structure chargée de superviser la livraison des équipements à construire (village des athlètes et centre nautique), en liaison avec les différentes maîtrises d’ouvrages. Présidé par Anne Hidalgo, la maire de Paris, le Solideo sera doté de 60 millions d’euros et pourra se substituer à une maîtrise d’ouvrages en cas de défaillance financière. A côté de ces deux entités, une structure Héritage-Paris-2024 sera dédiée aux legs matériels et sociétaux de l’évènement. Concrètement, les premiers tractopelles devraient commencer à travailler en 2019 sur l’Ile-Saint-Denis, site du village olympique, et sur le terrain du centre nautique, en face du Stade de France, pour livraison prévue à partir de 2023. « Les études environnementales – qui durent un an – ont déjà été lancées pour ne pas être bloquées par le calendrier », a précisé Etienne Thobois, directeur général de la candidature et du futur Cojo. « Pour le village, les délais ne sont pas tendus mais il ne faut pas perdre trop de temps ». Les installations provisoires qui équiperont les monuments parisiens destinés à accueillir des épreuves (Trocadéro, Champs-de-Mars, Invalides), ainsi que celles qui seront construites au Bourget ou au Parc des expositions de la porte de Versailles, seront mises en place dans les mois précédant août 2024. « On ne va pas s’amuser à construire un an avant des installations et les laisser en plan », reprend Thobois. « Les sites temporaires, comme le Champ-de-Mars, les Invalides ou le Grand Palais, ont l’habitude d’accueillir de l’événementiel. On commence à connaître les sites. On n’a pas forcément besoin de refaire à l’identique une compétition », poursuit-il, évoquant les traditionnels « tests-events », imposés par le CIO un an avant les Jeux et destinés à tester les équipements. Le  BTP dans les starting-blocks Autant de chantiers qui devraient permettre aux  entreprises du BTP de décrocher des marchés comme la mise à niveau des équipements sportifs de proximité, futurs sites d’entraînement des athlètes. Promoteurs, architectes, urbanistes, BET… ne seront pas en reste non plus. Ils pourraient même être sollicités assez rapidement. Ainsi la Fédération française du bâtiment envisage 800 M€ de retombées rien que pour le bâtiment, notamment avec les 4500 logements du village olympique à construire. « 13/09/17 – Lemoniteur.fr – Lire l’article

Le marketing territorial sportif, une équation à plusieurs inconnues

Le sport est un objet politique à multiples facettes, et certaines de ces facettes sont des objets difficilement préhensibles pour les décideurs locaux. Une nouvelle preuve en a été fournie, lundi 11 septembre, à l’occasion d’une conférence intitulée « Le sport et le marketing du territoire », organisée à Paris par l’Adetem (Association nationale des professionnels du marketing) et le Cner (fédération des agences de développement). Quand on parle de sport et de marketing territorial, il s’agit tout d’abord de définir le sujet. Et ici, les angles ne manquent pas : pour certains, il s’agit d’investir dans l’événementiel sportif pour générer des retombées économiques via le tourisme, pour d’autres il s’agit d’attirer des entreprises du secteur sportif pour créer une dynamique économique génératrice d’emplois et d’émulation technologique. Mais avant cela, une question vient tout naturellement à l’esprit : celle des équipements. Pour Vincent Larquet, directeur de la stratégie et du développement durable chez Univem (Union française des métiers de l’événement), « le problème est que l’on investit d’abord dans le béton avant d’investir dans le public ». Or pour cet expert, le public doit être au centre de toute stratégie de territoire. Mais ce n’est pas tout. L’équipement doit aussi permettre des « hybridations ». « Il faut réfléchir en termes de lieu de vie, et dans cette optique, l’aréna est un modèle beaucoup plus intéressant que le stade. Avec le modèle match + concert ou match + concert + salon, on rentabilise les mètres carrés grâce à une stratégie événementielle à long terme », affirme Vincent Larquet. Claire Peuvergne, directrice de l’IRDS (Institut régional pour le développement du sport d’Ile-de-France), estime pour sa part qu' »il faut faire attention aux comparaisons systématiques avec les arénas des pays anglosaxons, où la culture sportive n’est pas la même qu’en France ». Les études de l’IRDS ont en effet démontré qu’il était difficile de mobiliser les supporteurs en dehors des grandes équipes. « L’exemple des arénas américaines fait raisonner les collectivités à l’envers : on veut une aréna car on nous vend l’idée que ce modèle est rentable et fonctionnera bien, mais derrière, il n’y a pas de stratégie », ajoute Claire Peuvergne. Stratégie, le mot est souvent revenu lors de la conférence. Pour illustrer ce point essentiel, Vincent Larquet a cité l’exemple de Singapour « qui est en train de bouleverser tout le modèle économique du secteur ». La ville-Etat du sud-est asiatique a ainsi investi des « milliards » pour un accueil « top niveau ». Et le spécialiste de préciser sa pensée : « La dynamique ne vient plus de l’offre mais de la demande, une demande de contenus expérientiels ». L’événement doit donc développer à long terme des communautés d’acteurs. Prenant l’exemple d’un congrès scientifique, Vincent Larquet évoque le contenu transmis à cette occasion : « Un territoire qui accueille un tel congrès, s’il a une stratégie à long terme, sera capable d’accueillir les bonnes personnes, au bon moment, sur les bons contenus. » Et le sport dans tout ça ? Dans un secteur événementiel où le marché national global est assez mal connu, les événements sportifs demeurent une énigme abyssale en dehors des très grandes manifestations internationales. En témoigne le déploiement par l’Univem d’un calculateur pour évaluer les retombées économiques d’un événement sur un territoire : sur les 120 événements qui se sont saisis de cet outil depuis un an et demi, un seul vient du secteur sportif, le Jumping international de Bordeaux. […] 12/09/17 – Localtisinfo- Jean-Damien LESAY – Lire l’article