Avec une moyenne de 23 équipements sportifs pour 10 000 habitants, la région parisienne est la moins bien dotée de France.
Et si la préparation des Jeux olympiques profitait aussi aux Franciliens pour améliorer la pratique du sport ? Ce ne serait pas du luxe. La région Ile-de-France est à la traîne si on compare le nombre d’équipements à la densité de population. C’est le constat du premier « atlas des équipements sportifs », un état des lieux réalisé par l’Institut de l’aménagement et l’urbanisme (Iaurif)*. Décryptage avec Claire Peuvergne, directrice de l’Institut régional de développement du Sport, au sein de l’IAU. 18 points en dessous de la moyenne nationale. L’Ile-de-France se situe à la cinquième place des régions en nombre d’équipements (27 311 équipements), mais au dernier rang en nombre d’équipements rapporté à la population : 23 équipements sportifs pour 10 000 habitants alors que la moyenne en France métropolitaine est à 41. « Il faut bien comprendre que cela va du Stade de France au gymnase de village, ce sont des équipements qui ne répondent pas du tout aux mêmes besoins, nuance Claire Peuvergne. Une métropole comme la nôtre avec ses 12 millions d’habitants a des besoins énormes et les équipements sont souvent saturés. » Des contrastes entre département. Non seulement le parc est vieillissant (47 % des équipements ont été construits ou rénovés il y a plus de vingt ans) mais il est aussi réparti de manière hétérogène en l’Ile-de-France, avec moins de 8 pour 10 000 dans les quartiers dits prioritaires de la politique de la ville. « La Seine-Saint-Denis est l’un des départements les moins bien dotés de France, s’inquiète le comité départemental olympique et sportif de Seine-Saint-Denis qui sait qu’une occasion historique est donnée avec l’organisation des JO. Nous avons besoin de beaucoup plus d’installations et de nouveaux concepts capables de s’adapter à la révolution des pratiques. » Six Franciliens sur 10 font du sport régulièrement. 60 % des Franciliens pratiquent au moins une fois par semaine du sport et 49 % font au moins une heure par semaine. « Cela veut dire aussi qu’ils pratiquent en dehors des équipements (course, vélo, marche…) et donc qu’il faut bien avoir une vision globale des pratiques sportives, au risque de faire des équipements inadaptés, souligne Claire Peuvergne. Les horaires, la fréquence, le type de sport, tout bouge chez les Franciliens, en fonction des évolutions du mode de vie mais aussi par exemple, d’une victoire dans un sport en particulier, ce sont des effets de mode dont il faut se méfier car ils retombent. » Le gymnase polyvalent n’est pas forcément la solution maîtresse. « Il faut innover dans la programmation pour que les équipements s’adaptent mieux à de nouvelles attentes de pratiques sportives », conclut Claire Peuvergne. 02/10/17 – www.leparisien.fr – Lire l’articleBarrière effondrée à Amiens: « poussée énorme » des Lillois, le stade « pas en cause » (directeur de la sécu)
Invité en direct dans le Grand Week-End Sport sur BFM Sport ce dimanche matin, Pascal Duvauchelle, directeur de la sécurité du stade de la Licorne, assure que l’enceinte d’Amiens est bien aux normes, mais ne pouvait résister à l’énorme poussée des supporters lillois.
Alors que la polémique enfle sur les responsabilités à la suite de l’effondrement d’une barrière samedi lors du match Amiens-Lille, Pascal Devauchelle, responsable de la sécurité du stade de la Licorne, estime que l’enceinte n’est pas en cause dans cet accident. « Le stade n’est pas du tout en cause, a-t-il clairement affirmé ce dimanche matin en direct sur BFM Sport. Une commission de sécurité est passée il y a environ 15 jours, juste avant le match contre Marseille. Tout est correct. »
Les propos de Joannin ont « peut-être été mal compris »
Pour Pascal Duvauchelle, c’est uniquement la poussée des supporters lillois qui est à l’origine de l’effondrement de la barrière. Alors qu’une enquête est en cours, ce dernier tente néanmoins d’atténuer les propos du président amiénois Bernard Joannin, lequel a plus clairement visé le comportement des fans nordistes après le but des Dogues.
« Cela a peut-être été mal compris, nuance Pascal Duvauchelle. Les supporters étaient contents du but. Mais ce qui se passe maintenant sur les stades, c’est que tout le monde descend sur la première barrière à côté de la pelouse. Habituellement, on a 50-100 personnes qui vont dessus. Là, c’était beaucoup plus. On avait 150 personnes, une poussée énorme. En plus, ils arrivaient d’assez haut. »
De la rouille oui, mais sur la toiture
Quid enfin de la rouille qui serait visible au stade de la Licorne ? « Oui, je peux le confirmer à propos de la toiture qui est en train d’être rénovée, admet le chef de la sécurité. Mais cela n’a rien à voir avec la barrière. »
01/10/17 – bfmtv.com – Lire l’article
Pour la Cour des comptes, l’Euro 2016 a été organisé dans un « rapport de forces inégal »
Un cadre contractuel « fictif »
En ce qui concerne la gestion de la candidature et l’organisation de la compétition, la Cour des comptes résume son avis par une formule choc : « Un rapport de forces inégal, aggravé par les conditions de sa mise en œuvre ». Elle estime ainsi que le caractère contractuel de nombreux documents signés avec l’UEFA (cinq contrats généraux d’organisation, dix-sept lettres de garantie nationales de niveau ministériel et plus de cinquante contrats locaux d’organisation) est « largement fictif ». En effet, les marges de négociation étaient « très réduites », l’UEFA n’ayant abandonné de ses exigences que les seules mesures d’exonérations fiscales contraires au droit communautaire. Par ailleurs, la cour pointe le fait que « l’engagement pour l’accueil de l’Euro 2016 a été caractérisé par un manque d’information préalable du Parlement et des organes délibérants des villes ». Dans son rapport, la Cour des comptes met particulièrement en lumière un « cadre juridique [qui] comportait de nombreuses dispositions dérogeant au droit national ». La cour pointe encore que les collectivités ont reçu « peu de soutien de l’Etat dans leurs relations avec l’UEFA », et rappelle que « seule l’organisation de leur action dans un Club des villes hôtes a permis aux collectivités territoriales d’obtenir de l’UEFA un assouplissement de ses règles ».Un retour financier « modeste »
Autre aspect négatif pointé par la Cour des comptes : le remplacement, en 2011, de la société locale d’organisation, créée par la Fédération française de football (FFF) sous la forme d’une entité juridique à but non lucratif, par une société à but lucratif, Euro 2016 SAS, détenue par l’UEFA (95%) et la FFF (5%). Ce qui a eu pour effet de soustraire « les données financières du tournoi à toute investigation publique », déplore la cour. Au rayon financier, le grief le plus important fait par les magistrats financiers est la « faible » rétribution des organisateurs locaux. Selon l’UEFA, le résultat de l’Euro 2016 s’élève à 847,3 millions d’euros. Parallèlement, la dépense publique nette pour l’organisation, coût des exonérations fiscales compris, est évaluée par les juridictions financières à environ 162 millions d’euros, dont 51 millions de charges nettes pour les villes au titre de l’accueil du tournoi. En outre, l’UEFA a reversé 20 millions aux villes pour financer des investissements sportifs de proximité et 20 millions à la FFF en contrepartie de sa participation aux charges d’organisation. Et la Cour des comptes de juger que « sans méconnaître le programme de solidarité de l’UEFA au bénéfice du football européen […], un retour de 40 millions est modeste pour le football amateur français, rapporté à un bénéfice de 847 millions ».Les stades, « une occasion manquée »
Concernant les stades, la Cour des comptes estime que sur 1,9 milliard d’euros d’investissements en rénovation ou construction, 1,2 milliard relève d’une « dépense publique directement rattachable à l’Euro 2016 ». A propos du financement, elle pointe un soutien financier de l’Etat – 152 millions d’euros par le biais du CNDS (Centre national pour le développement du sport) – « complexe et surcalibré ». De surcroît, elle trouve que ces subventions ont « conduit à rehausser certaines jauges au-delà du niveau prévu initialement ou exigé par l’UEFA ». La capacité totale des neuf stades rénovés ou construits a été portée à 420.000 places alors que le cahier des charges n’en demandait que 350.000… et les affluences moyennes en Ligue 1 pour les clubs concernés n’ont pas, pour l’heure, augmenté en proportion. Mais c’est surtout l’occasion manquée pour faire évoluer le mode de gestion des stades que la Cour des comptes met en exergue. Alors qu’en 2008 la commission « Grands stades Euro 2016 » recommandait que la préparation du tournoi soit l’occasion de changer le modèle français de propriété et d’exploitation publique des stades, pour soustraire les collectivités locales aux risques de gestion et d’aléas sportifs, les stades construits ou rénovés pour le tournoi demeurent la propriété des collectivités, à l’exception de celui de Lyon. De plus, pour les stades conçus et exploités sous le régime des contrats de partenariat public-privé (PPP), l’intervention d’un gestionnaire privé « complexifie les relations entre les clubs résidents et les villes propriétaires, sans prémunir ces dernières […] des risques économiques ». Cerise sur le gâteau : « La quasi-totalité des redevances [obligatoirement payées par les clubs résidents aux collectivités propriétaires] est inférieure, et parfois dans des proportions importantes, au niveau requis », ajoute la Cour des comptes, selon laquelle « l’ajustement des redevances est une obligation, pour la sauvegarde des finances locales et le respect des règles européennes et d’occupation du domaine public ».Des leçons à tirer avant Paris 2024 ?
Dans sa conclusion, la Cour des comptes s’interroge sur les « réflexions communes » que les Etats devraient avoir face aux grandes associations sportives « pour que l’organisation de manifestations sportives majeures soit assortie d’objectifs en termes d’intérêt public, de coûts, de participation financière et d’impacts ». Alors que Paris vient d’être désignée ville-hôte des Jeux olympiques de 2024, cette interrogation est plus que jamais légitime… et urgente ! 29/09/17 – Localtisinfo – Jean Damien LESAY – Lire l’article