Les députés votent la substitution du CNDS par l’Agence nationale du sport et gonflent son budget
Un arrêté pour faire démarrer l’agence
Dès sa constitution, l’agence reprendra les droits et obligations du CNDS ainsi que les taxes qui lui sont actuellement affectées. « Elle assurera donc la continuité des engagements contractés par le CNDS et la continuité de ses compétences », a précisé la ministre, avant d’ajouter que l’agence ne sera pas créée par la loi. « Le CNDS ayant été créé par décret en Conseil d’État, il sera supprimé par décret en Conseil d’État », a-t-elle affirmé. Quant à l’agence, « elle démarrera à la date de l’arrêté portant approbation de sa convention constitutive », a encore expliqué la ministre, ajoutant qu’un mécanisme équivalent avait prévalu lors de la création du CNDS en 2006, également intervenue en cours d’année. Selon les conclusions du rapport remis le 16 octobre dernier à Roxana Maracineanu, l’Agence nationale du sport devrait être chargée tant du sport de haut niveau que du développement de la pratique sportive pour tous. Au sein de cette agence, l’État, le mouvement sportif et les collectivités territoriales devraient être représentés à égalité, le monde économique étant également partie prenante. Des déclinaisons régionales sont en outre prévues.15 millions supplémentaires pour le sport
Le second amendement adopté par les députés prévoit le relèvement de quinze millions d’euros des ressources fiscales affectées à la future agence. Un montant que Roxana Maracineanu a jugé « suffisant pour engager la réforme » de la gouvernance du sport français. Ces quinze millions supplémentaires proviendront de l’augmentation du plafond de la taxe sur la retransmission audiovisuelle des événements sportifs, dite « taxe Buffet ». Selon un communiqué du ministère, « ces crédits supplémentaires affectés au budget du ministère des Sports permettront de déployer au total 55 millions d’euros de mesures nouvelles pour accompagner la création de la future agence du sport ». Dans le détail, 25 millions seront affectés à la haute performance et 30 millions au développement des pratiques sportives, pour réduire les inégalités d’accès à la pratique sportive sur les territoires carencés, soutenir le plan Savoir nager, et encourager des pratiques émergentes. 23/10/18 – Localtisinfo – Jean Damien LESAY – Lire la suiteRéforme de la gouvernance du sport : la ministre prendra le temps
Une nouvelle agence avec quel budget ?
En réalité, il est peu probable que Roxana Maracineanu doute encore de la pertinence du nouvel équilibre institutionnel préconisé. Dès lors pourquoi ces atermoiements sur une réforme qui semble satisfaire tout le monde et dont la mise en place, attendue pour le 1er janvier 2019, va se trouver retardée ? Selon nos informations, l’aspect financier fait encore débat. En effet, pour s’en tenir aux exigences de l’AP 22 (action publique 2022), des économies budgétaires doivent être recherchées. Ce scénario pourrait conduire à scinder les ressources de la future agence. D’un côté, les crédits dédiés à la performance relèveraient de l’État et, dans une moindre mesure, du mouvement sportif. De l’autre, les moyens en faveur du développement de la pratique sportive seraient fournis par les collectivités. Autrement dit, l’État cherche à limiter sa participation financière en maintenant le plafond actuel des ressources prélevées essentiellement auprès de la Française des jeux et affectées au CNDS. De leur côté, collectivités territoriales et mouvement sportif prônent un déplafonnement des taxes pour porter le budget de la future agence à environ 400 millions d’euros. 16/10/18 – Localtisinfo – Jean-Damien LESAY – Lire la suite