Régie directe ou DSP, les piscines nagent entre deux eaux

Depuis quinze ans, le modèle de gestion des piscines publiques a connu un changement de cap avec l’avènement de la délégation de service publique. Pourquoi y recourir ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Quelle est son avenir ? Alors que s’achève le salon Piscine global, à Lyon ce vendredi 18 novembre, Localtis fait le point avec les acteurs du dossier.

Equipement emblématique d’un territoire, la piscine publique connaît depuis une quinzaine d’années une évolution de son modèle de gestion. Quand le besoin de renouvellement des établissements construits dans les années 1970 – le fameux plan « 1.000 piscines » – a commencé à se faire sentir, à partir de 2000, de nouveaux acteurs privés ont débarqué pour prêter main-forte aux collectivités territoriales au moyen de la délégation de service public (DSP).
Selon le dernier décompte du recensement des équipements sportifs (RES), la France compte 6.413 bassins de natation, publics ou privés, tous types confondus. Sur ce nombre, seuls quelque 900 établissements  de sport et loisirs appartenant à des collectivités sont ouverts à l’année à tous les publics. C’est sur ce marché que s’est développée la DSP qui concernerait aujourd’hui plus de 300 établissements aquatiques. Déjà très présent en Ile-de-France, ce modèle de gestion se diffuse peu à peu dans les grandes agglomérations de province.

Faire face aux manques de ressources

Les raisons de l’arrivée de partenaires privés dans la gestion des piscines publiques sont diverses. Pour certains, c’est l’avènement des piscines-loisirs, proposant équipements et activités ludiques, qui a conduit à se tourner vers des professionnels du loisir.
L’évolution normative est également mise en avant. « Il y a indiscutablement une accentuation de la réglementation dans les piscines, une réglementation qui coûte cher pour l’eau, des contrats de travail très réglementés. Il y a enfin un problème énergétique auquel les villes sont très attentives », plaide Yves Rouleau, administrateur de l’Andes (Association nationale des élus en charge du sport). Pour Thierry Prat, chef du service des piscines de la ville de Rennes, les cadres d’emploi de la fonction publique territoriale (FPT) posent une difficulté que la DSP permet de contourner : « Le concours d’éducateur est souvent largement déconnecté du cursus de formation, c’est un vrai problème. De plus, l’Education nationale nous impose des éducateurs, professionnels de l’enseignement, titulaires du Beesan (brevet d’Etat d’éducateur sportif aux activités de la natation) sur le bord du bassin. »
La montée en puissance des EPCI dotés de la compétence sport est une autre raison de l’éclosion des DSP. « Pour gérer en direct une petite piscine, une communauté de communes de quinze salariés va devoir doubler ses effectifs, et donc ses ressources. Il est alors intéressant de s’appuyer sur un expert du métier qui va optimiser le modèle pour un coût intégré », explique Sébastien Euksuzian, directeur adjoint d’UCPA Sport Access, qui gère 19 centres aquatiques pour le compte de collectivités.[…]

18/11/16 – Localtisinfo – Lire l’article